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                           E T LA RUSSIE                 33
Or, il est supposable que ce personnage reçut aussi les
doléances que les directeurs du commerce de Lyon expri-
mèrent, au mois d'août suivant, en deux curieux mémoires
dont voici quelques extraits :
   « Lettre des directeurs du commerce de Lyon et Mé-
« moire de la communauté des maîtres et marchands
 « passementiers..., afin de soutenir cette manufacture
« chancelante et rétablir cette branche de commerce qui
 « dépérit tous les jours sensiblement.
    « Exposent, que la manufacture des galons d'or et d'ar-
e gent fin et autres articles de dorure ayant été apportée
 c
« d'Italie en France et spécialement à Lion depuis environ
« deux siècles, elle y a pris par succession de tems, un
« accroissement assés considérable pour former, après la
« fabrique d'Étoffes, la branche la plus essentielle du
« commerce avec l'étranger, dans l'ordre des manufac-
« tures... » ; les suppliants protestent contre l'augmen-
tation des droits de Pétersbourg, sur les galons, dentelles
et points d'Espagne, d'or et d'argent fin ; ils demandent
donc une modération du droit sur les marchandises de
France et spécialement la suppression du nouveau tarif
établi à Pétersbourg, et qui donne une exclusion considé-
rable à leur consommation.
   De leur côté, les fabricants d'étoffes riches exposent :
   « La fabrique de Lion al'larmée déjà par tant d'autres
« obstacles qui s'opposent à sa consommation, rencontre
« en celui-ci un nouveau sujet de découragement et dans
« quel tems? Lorsqu'une cessation presque totale l'a mise
« dans un abattement d'autant plus grand, que les efforts
« qu'elle a faits pour en vaincre la cause ont été violents.
« La Russie lui fournissait l'un de ses débouchés les
« plus considérables, le voilà perdu pour elle, ainsi que
   N» i. — Juillet 1894.                           3