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                    DE « PAUCA PAUCIS »                      465

des pensées aussi fortes et aussi belles, des expressions aussi
pleines de maîtrise que dans les vers classiquement com-
posés. C'est sur ces innovations que je voudrais insister
aujourd'hui, car je ne vois pas qu'on l'ait fait jusqu'à présent,
du moins d'une façon approfondie.




                               II


    Parlant dans la nouvelle préface de Pauca Paucis des
pièces insérées à la deuxième partie, M. Tisseur s'exprime
ainsi : « Pour ces pièces l'on s'est affranchi de plusieurs
des prétendues règles admises par les traités officiels de
poésie, notamment de la rime aux yeux. On a donc fait
rimer franchement, par exemple, les singuliers avec les
pluriels. De même n'a-t-on pas toujours observé la loi de
 Y alternance dans les rimes. Ces écarts ne sont point des négli-
gences ni ne proviennent du désir de se singulariser.
L'auteur est profondément convaincu que notre vieille ver-
sification tombe en ruines et qu'il y a lieu d'en modifier les
parties surannées. De même il a fait quelques essais,, très
modérés de rythmes nouveaux. Mais s'il admet dans certains
cas que la césure puisse ne pas figurer à la place classique,
il est, sauf exception, intraitable sur un point, à savoir
qu'elle doit avoir un poste fixe, s'appuyant sur ce principe
que, là où il n'y a pas de poste fixe pour la césure, il n'y a
pas de césure du tout. C'est en cela qu'il diffère complète-
ment de ce qu'on est convenu d'appeler la jeune école. »
 Il ne faudrait pas croire, néanmoins, que les idées de
M. Tisseur en matière de métrique, fussent toutes nouvelles.