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i8 LES SAVANTS LYONNAIS en trouverez une occasion toute naturelle dans l'Évangile de la Magdeleine qui fournit d'ordinaire à certains prédi- cateurs des visions extravagantes et peu convenables aux gens de la Cour. On dirait à voir comme ils s'emportent dans la chaleur et la véhémence de leurs discours que tout le monde soit damné pour cela. Mais, mon Révérend Père, j'en appelle à votre tribunal; vous savez compatir à l'infir- mité humaine et vous n'ignorez pas avec quelle douceur Jésus-Christ pardonna à la femme adultère et avec quelle fermeté il la défendit contre ceux qui la voulaient lapider. « Achevez donc, mon Révérend Père, ce que vous avez si heureusement commencé. Délivrez-moi pour une bonne fois de tous mes scrupules. Enfin, rendez-moi le repos d'esprit et la tranquillité que j'ai perdue par la lecture de quelques nouveaux livres qui sont bien plus propres à jeter les pauvres pécheurs dans le désespoir qu'à leur donner la moindre consolation. Je vous promets aussi, mon Révé- rend Père, de ne les lire de ma vie et de vous en faire un sacrifice, si vous avez assez de charité pour faire imprimer votre sermon des trois morales. « Je suis, mon Révérend Père, votre très humble, très obéissant et très fidèle auditeur. » Dans quelle église ont été prononcés les discours incri- minés? Aucun indice ne nous aide à le deviner; au moins appartiennent-ils incontestablement à une station quadra- gésimale; selon les habitudes de cette époque, celui du mauvais riche est du jeudi de la seconde semaine, confor- mément à l'évangile du jour; l'autre sur les trois morales convient assez au dimanche suivant et à la parabole de l'homme, qui a nettoyé sa maison, mais faute de