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264                       GUY DE CHAULIAC

argument lui paraît suffisant pour mettre en doute la valeur
du commentaire de Sauvage. Nous verrons plus loin le cas
qu'il convient de faire de cette opinion.
   Pour mon compte je ne saurais reconnaître de valeur aux
critiques de mes deux savants prédécesseurs. Je ferai remar-
quer que Denis Sauvage n'invente rien et qu'il s'appuie
sur la tradition du pays. Il a bien soin de nous dire en par-
lant du Montrond et du bois Goyet que « c'est là où les
plus anciens hommes du pays selon le rapport des aïeuls
aux pères et des pères aux fils, disent qu'étaient campées
les Compagnies. »
   Or, en 1558, ilnJy avait pas deux siècles écoulés depuis
la bataille, espace de temps durant lequel la tradition locale
pouvait très bien s'être conservée surtout dans une petite
localité où aucun autre événement mémorable ne s'était
produit depuis lors.
   En 1760, un architecte lyonnais, ci-devant avocat au
Parlement, bon écrivain et érudit, André Clapasson, lisait
quelques jours avant sa mort, devant notre Académie, un
mémoire sur la bataille des Tard-Venus (13). Il avait,
disait-il, longtemps vécu dans le pays où il possédait des
propriétés et y était retourné récemment pour rédiger son
travail. Nous l'avons lu plusieurs fois et n'y avons trouvé

   ^i 3) Archives historiques et statistiques du département du Rhône. T . III,
pages 413-424. Lyon, 1825. Histoire de Lyon. Recherches (inédites) sur
la bataille de Brignais, par André Clapasson. Il naquit en 1708 et
mourut en 1760. On le connaît sous le pseudonyme de Paul Rivière
de Brinais, ingénieur. C'est ainsi qu'il a signé un petit ouvrage sur
Lyon, qui a pour titre : Description de la ville de Lyon, avec des recherches
sur les hommes célèbres qu'elle a produits. Lyon, Aimé Delaroche, 1741
et Bruyset, MDCCLXI, in-12.] Voir Pernetti. Les Lyonnais dignes de
mémoire. T . II, page 98.