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EN FRANCE 34I tèmes sont divers. Des conceptions originales ont pris naissance au cours de la construction de ces métiers qui est toujours fine et soignée. On n'a pas encore réalisé tous les progrès nécessaires; c'est ainsi que, pour une même .étoffe, le métier mécanique exige l'emploi d'une matière de qualité supérieure. On pour- suit les recherches, et la spécialisation complète du métier ne tardera pas à être achevée. Ne dit-on pas qu'elle est près d'avoir été réalisée aux Etats-Unis ? Vaucanson avait imaginé en 1745, pour son métier à tisser les soieries unies, les deux dispositions qui sont restées le principe fondamental du tissage mécanique. L'adaptation définitive à la soie ne devait être assurée qu'un siècle et demi plus tard. L'Angleterre nous a devancés dans cette voie. On sait, par une lettre d'un de nos premiers fabricants, Aimé Régny, à la Chambre de commerce de Lyon, du 25 février 1825, que ce procédé de travail était près d'être appliqué aux soie- ries en ce pays à cette époque ( n ) . Un événement d'importance égale s'est produit, et dans cette direction, cette fois, toutes les découvertes ont éclos à Lyon. Le métier simple à lisses ne per- mettait de produire que des étoffes à combinaisons simples de fils; il eût fallu trop multiplier les lisses, trop compliquer le métier, pour obtenir des effets plus variés. On avait recours pour les étoffes façonnées au procédé chinois de la tire, resté en usage en Chine (11) Régny ne s'inquiétait pas alors des conséquences que devait avoir cette application. « L'Angleterre, dit-il, ne pourra jamais enle- ver à Lyon cette disposition naturelle, ce génie inventif dont sont doués nos fabriquants. »