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356              L'INDUSTRIE DE LA SOIE

n'est heureusement pas perdue tout entière. Mais la
grande manufacture avec ses moyens de production
mécaniques, avec sa concentration de métiers et d'ou-
vriers, cette grande manufacture est aujourd'hui un des
fondements de la puissance industrielle de Lyon. Elle
possède, nous l'avons dit, 25,000 métiers mécaniques,
tous de types spéciaux, appropriés à ce tissage qui a des
exigences inconnues dans les autres fabriques. Elle a des
organisations diverses actionnées par des moteurs de
toute sorte. Elle a l'usine où toutes les formes du travail
sont réunies, où la soie entre en cocons et d'où elle sort
en étoffes; elle a celle qui est consacrée à une des divi-
sions du travail. Enfin, toujours dans les usines, on trouve
ici la propriété aux mains du fabricant qui a le gouver-
nement de toute l'entreprise, là l'établissement institué
pour la seule tâche à façon. Et les fabricants gagnent
relativement du terrain sur les tâcherons ; nous voulons
dire que les premiers augmentent en nombre et en impor-
tance. Pour les métiers à la main, nombreux encore
dans les campagnes, même diversité : ils ont pour pro-
priétaires, ou l'ouvrier ou l'entrepreneur à façon ou le
fabricant; ils sont agglomérés ou isolés.
   Tout cela est nouveau, nous l'accordons. Tout cela
est la conséquence de la place nouvelle que l'étoffe de
soie a prise dans la consommation.
   La soie n'est plus réservée pour les étoffes de soie
les plus rares. La fabrique des soieries n'a plus à ne
chercher que l'invention des plus hautes' élégances.
L'excellence de la matière, la science et la correction
de la tissure, l'art dans le dessin, la perfection dans
l'exécution, sont devenus l'exception. Ces mérites,
nous en avons gardé le secret. Nous les retrouvons