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366                      GUY DE CHAULIAC

royale, le principal rôle dans cette terrible journée. La
configuration des lieux ne permet pas non plus d'admettre
que la lutte ait pu avoir lieu, près de la route deBaunan, là
où la colline s'incline en pente douce vers la plaine.
L'espace n'eût pas été convenable pour se développer
en lignes de bataille comme on les disposait alors, car
il faudrait supposer une attaque exécutée obliquement par
de la cavalerie sur une pente continue contre un plateau
boisé et escarpé, ce qui eût été le comble de l'imprudence
et del'impéritie.
    D'autre part, les chroniqueurs, de l'époque et les princi-
paux historiens étant d'accord à attribuer la défaite de
l'armée royale à l'apparition soudaine d'un second corps de
Tard-Venus, cachés derrière une colline, on ne voit pas
bien de quelle manière il aurait pu exécuter sur les hauteurs
des Barolles la surprise qui devait décider du sort de la
journée (6).
   On ne saurait non plus admettre l'hypothèse défendue
par M. Allut (7) d'après laquelle les Routiers, profitant de
l'obscurité de la nuit, auraient attaqué le camp après y avoir
lancé une grêle de cailloux pour accroître la confusion. Car
si la pente des Barolles est trop roide pour être accessible
à la cavalerie, elle ne surplombe pas assez la plaine pour
qu'il fût possible, du petit plateau qui la couronne, de
cribler de pierres le camp établi au dessous de lui.
Nous nous sommes d'ailleurs expliqué plus haut sur le
peu de probabilité de l'emplacement que lui assigne M. Allut
au pied même de la colline (8).


 (6) Froissart. — le Petit Thalamus. — Villani, moins affirmatif.
 (7) Allut, loc. cit., page 211-227, et notre carte.
 (8) Ces collines étaient alors plus boisées qu'elles ne le sont au jour-