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268                     GUY DE CHAULIAC

comme la position de choix d'où les Tard-Venus avaient
repoussé les attaques de l'armée royale.
   J'ai vérifié par moi-même tous ces détails avec la plus
scrupuleuse exactitude., pendant de longues heures consa-
crées à l'exploration méthodique de la région toute entière,
où a dû se livrer la bataille et dont la surface n'a pas plus
de trois kilomètres carrés environ.
   Plusieurs fois je suis parti d'Oullins par de belles
journées d'automne : monté sur le siège d'une voiture
élevée, conduite par un habitant du pays, j'avais à la main
le livre de M. Allut et mon carnet d'observations. Je
m'arrêtais fréquemment pour aller visiter les points les
plus importants ou faire prendre par les amis qui m'accom-
pagnaient, des croquis et des photographies. Un peu avant
la dixième borne kilométrique, j'ai reconnu parfaitement
le petit chemin dont parle M. Allut et qui conduit en
quelques minutes au mamelon boisé, qui se nommait
encore il y a quelques années, le Bois Goyet (15), et que
côtoyait la route au xive siècle. Cette éminence, de forme
arrondie et que j'ai parcourue dans toute son étendue,
mesure encore environ 50 à 60 mètres de diamètre,
quoique sur son pourtour, le défrichement paraisse chaque
année gagner du terrain et menace de la niveler (16).
Il est même à craindre que le monticule ne soit bientôt
complètement déboisé, et que ce précieux point de repère


   (15) Ce nom est inconnu aujourd'hui. Il est simplement désigné sous
celui du petit bois de chênes. Il ne faut pas confondre le bois Goyet avec
une propriété désignée sur quelques cartes sous le nom de Gayet au
pied de Barolles, à droite de la grande route.
   (16) Au temps de Denis Sauvage le bois Goyet avait 50 grands pas
de diamètre et environ sept vingt en contour. Allut, loc. cit., p. 205.