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 332              L'INDUSTRIE DE LA SOIE

     Nous savons par un document contemporain quel
  était alors le personnel occupé aux travaux de la fabrique.
  Le 13 février 1554, Me Mathieu de Vauzelles présentait
  au Consulat une requête au nom des « maistres faisans
 la manifacture des draptz de soye », et disait dans cette
 requête : « Icelle manifacture de laquelle aujourd'huy
 vivent en cestedicte ville plus de douze mil personnes
 accroistra et augmentera au grand prouffict honneur et
 utillité de ladicte ville. »
     La fabrication du velours, du taffetas, des draps de
 soie, des toiles d'or ou d'argent, était alors réglée d'une
 façon générale par l'ordonnance du 4 décembre 1554.
    Nous ne ferons pas l'histoire de l'étoffe de soie qui
 serait cependant si curieuse, quoique limitée à notre
 fabrique, étroitement liée comme le serait cette histoire
 avec celle des évolutions de l'art, du goût et de la
 mode, dont le cours n'est jamais imprévu, quoi qu'on
 dise. L'étoffe de soie est particulièrement intéressante,
 parce qu'elle est l'expression de la fabrication.
    Elle a commencé par être à Lyon la copie de l'étoffe
 italienne ; elle gardait même le nom de celle-ci. Les
 damas étaient à la façon de Venise ou de Lucques, les
 velours à la façon de Gênes, le taffetas léger était dit
 de Florence, etc. Les modes italiennes s'imposèrent
 pendant un temps assez long. Petit à petit les influences
 flamandes, espagnoles, allemandes, pénétrèrent. On repro-
 duisit à Lyon d'autres étoffes étrangères : la ferrande ou
ferrandine est l'imitation en soie et laine d'une serge
 espagnole; une étoffe irlandaise a fourni le type du
 droguet, etc. Puis le génie français se fit jour. Petit à
petit aussi, il y eut moins de fixité dans les types de
l'étoffe, une moindre apparence de richesse et d'éclat.