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                        EN FRANCE                      327

résistance, et plus d'un document démontre avec quelle
ténacité et aussi avec quelle souplesse les conseillers de
 Lyon continuèrent à lutter. On trouve dans une de
leurs remontrances au roi l'exposé des difficultés que
rencontrait le nouvel établissement. Cette hostilité com-
promettait la réussite d'un projet d'ailleurs assez hardi.
Les Italiens, banquiers autant que marchands, avaient
des amis à la cour et n'étaient pas étrangers aux opéra-
tions de finances engagées par le roi. Celui-ci céda; il
avait pris résidence à Tours, il commanda d'y porter la
fabrique italienne. L'ordre fut promptement exécuté; les
frais furent mis par Louis XI à la charge de ses « chiers
et bien amez les conseillers de Lyon », qui durent
même. payer les dettes laissées par les ouvriers. Le
Consulat s'estima heureux d'être délivré de ce danger à
ce prix, mais il tint à fournir un état justificatif de ces
payements en tous leurs détails. L'état est curieux.
   La fabrication de ces ouvriers italiens paraît avoir eu
très peu d'importance. On a en effet le compte des
balles de soie, achetées de 1467 à 1469, qu'ils mirent
en Å“uvre : douze balles, pesant en tout 1,415 livres
du prix de 2 écus 1/2 à 3 écus 2/3 par livre. Le prix
de la soie de huit de ces balles était de 3 écus, soit
au moins 240 francs environ de notre monnaie, par
livre.
   Voilà donc la fabrique des étoffes de soie éloignée de
Lyon, et, dans le même temps, le commerce italien
était en pleine force et en plein mouvement de richesse.
De nombreux Italiens chassés par les discordes civiles
s'étaient réfugiés à Lyon, y trouvant la sécurité pour
leurs personnes et leurs biens. Ils avaient réuni autour
d'eux des amis, des clients, des facteurs; plus d'un de