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244 L'INDUSTRIE DE LA SOIE moins bien organisée en France qu'en Italie. Nous ne le croyons pas. Il y a eu certainement des progrès introduits dans l'outillage. Un travail de perfectionne- ment s'est fait un peu partout, en France autant qu'ailleurs; on a mieux réglé la vitesse, on a réalisé plus d'économie de main-d'œuvre et de matière et plus de perfection du fil. On aurait pu apporter plus d'amé- liorations, mais en somme la qualité de nos soies témoigne d'une assez haute habileté technique chez les chefs d'in- dustrie et les ouvrières qu'il serait difficile de contester. Le moulinage a naturellement plus d'importance. La filature est, quoi qu'on fasse, limitée par notre récolte de cocons; les cocons secs tirés de l'Italie ou du Levant voire même de la Chine, ne feront jamais que former le complément de notre alimentation. Les moulins ont une plus grande facilité d'approvisionnement en soies de toute provenance et de toute qualité, si tant est que cette ressource ne leur soit pas enlevée quelque jour par l'im- position de droits renchérissant leur matière première. On s'accorde à dire que, si les mouliniers ne sont pas plus nombreux, ils ont acquis plus d'importance. Nous ne saurions dire s'ils réunissent aujourd'hui dans leurs ateliers plus ou moins de 300,000 tavelles, s'ils livrent plus ou moins de trois millions de kilog. de soies ouvrées, trames et organsins. Les estimations de leur production sont fort incertaines. Nous avons dit plus haut, et il faut le rappeler ici, que la consommation totale des soies a été, en France, de 1889 à 1892, de 3,650,000 kilog. en moyenne par an; elle n'aurait été que 3,600,000 kilog. en 1892, et une notable partie de ces soies ont été employées à l'état de soie grège.