Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
380                   GUY DE CHAULIAC

grâce à une ruse de guerre du même genre, gagnait sur les
Anglais la célèbre bataille de Cocherel (17).
   Un changement complet dans les pratiques de l'art mili-
taire venait ainsi d'être inauguré en France, et désormais,
toutes les fois qu'on reviendra aux anciens errements, ce
sont d'effroyables défaites qu'on aura à enregistrer.
   Nous avons parlé plus haut des dangers que Lyon avait
courus au moment de la bataille de Brignais. Près d'un
siècle plus tard, en 1430, sous le règne de Charles VII, nos
murs furent de nouveau menacés. Profitant des désastres de
la France, un grand seigneur félon, Louis de Châlon, prince
d'Orange, avait eu l'idée de se tailler une principauté indé-
pendante dans nos contrées. Naturellement, Lyon devait
être la capitale, aussi tous ses efforts avaient-ils pour
but de s'en rendre maître le plus rapidement possible. On
le vit bientôt s'avancer jusqu'à nos portes, suivi d'une nom-
breuse armée de Bourguignons et de Savoyards.
    Cette fois il n'y avait plus à compter sur l'appui de la
 couronne, car les Anglais étaient maîtres de plus de la
moitié du Royaume. Le sénéchal de Lyon, Humbert de
Crôlée, qui y commandait pour le roi avait à,peine quelques
 soldats à opposer à cette invasion. Mais les Lyonnais étaient
 décidés à ne point se soumettre à un méchant prince : ils
mirent sur pieds leurs milices « quinze à seize cents com-
 paignons, gens d'élite et de choix » et achetèrent à prix
 d'or le concours de Rodriguez de Villandrando, célèbre


  (17) Collection de chroniques, mémoires et autres documents, par Jean
Yanoski : Froissart. Paris, Didot, 1855. IXe Récit, Bataille de Cocherel
(1364), p. ,142, voir le ch. CLXX (p. 151). Comment par le conseil de
messire Bertran les Français firent semblant de fuir, etc. Voir surtout
Siméon Luce. Bertrand du Guesclin. Paris, 1876, ch. xiv,pp. 445, 6, 7.