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                   ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS                        375

de ces blocs qu'on rencontre si fréquemment sur toutes
ces collines et qu'aimait à représenter dans de charmants
paysages, notre peintre lyonnais, Duclaux. Or, il est un détail
sur lequel je crois devoir insister. Sur la partie verticale de
la pierre, il existe une croix de fer. Cette croix, nous a-t-on
dit, en a remplacé une beaucoup plus ancienne, dont on
voit encore les débris, et la tradition prétend qu'on n'a
cessé d'en entretenir de semblables, depuis la bataille
jusqu'à nos jours, en souvenir des illustres personnages
qui avaient souffert à cette place. Cependant M. Allut se
refuse à accorder aucune valeur à cette tradition (13).
Ce bloc, dit-il, n'a de singulier que son nom et il
ne peut avoir de rapport avec le comte de la Marche,
qui n'était qu'un des grands vassaux de la couronne
et point souverain. A cette objection du savant écri-
vain, nous répondrons que le pays étant depuis peu réuni
à la couronne, la présence de ces deux membres de la
dynastie régnante devait sans doute avoir frappé l'esprit des
populations qui les considéraient comme les représentants
directs de l'autorité souveraine. Il devait en être de même
des Routiers, dont beaucoup appartenaient à des nations
étrangères et se savaient p ertinemment en guerre ouverte
avec le roi.


   (13) Une d'entre elles veut que plusieurs chevaliers aient été enterrés
dans le voisinage. Cf. Autour de Lyon (édition illustrée), 1893, par
M. Josse. D'autres soutiennent que son nom vient de ce que le roi
Henry IV pendant son séjour au château de Beauregard y aurait donné
des rendez-vous amoureux. Raverat, loc. cit. Cette version est tout à
fait inadmissible. Lorsqu'en 1564, Catherine de Médicis vint y rendre
visite à la famille de Gadagne, avec ses trois fils et le jeune prince de
Béarn, personne ne pouvait songer que ce dernier serait un jour le sou-
verain de la France.