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EN FRANCE 433 libre entrée de ses matières. L'une et l'autre industrie ont fait preuve d'un pouvoir de résistance peu commun aux concurrences. La production des tulles de soie en France _ n'est pas, malgré la réduction survenue du fait de changements dans les modes, de moins de 82 millions. Nous revien- drons encore à la branche lyonnaise qui représente 14 millions environ. La production des tulles unis s'est accrue dans notre ville, celle des dentelles a diminué. La première, qui comprend les tulles pour voilette, doit à l'excellence de la main-d'œuvre et de l'outillage lyon- nais d'avoir acquis plus de renom et de s'être fait une situation florissante. Le nombre des métiers est de près de neuf cents. Nous ne saurions omettre de parler d'une petite fabrique qui a été longtemps obscure à Lyon et à Saint- Etienne, nous voulons parler de la broderie faite sur le métier à pantographe de Heilmann. Une grande indus- trie, devenue prospère, a été fondée à Saint-Gall et à Plauen sur l'emploi de ce métier qui est d'invention française, c'est surtout celle de la broderie sur tulle ou sur tissu plein découpé ou brûlé en imitation de la den- telle ou de la guipure. Cette manufacture a, pour plu- sieurs produits, remplacé celle du tulle et se confond en quelque sorte avec elle. La soie y a pris aujourd'hui une assez large place, et ce travail est exercé à Lyon. Cette application est intéressante et a eu plus de succès qu'on ne l'avait prévu; on peut tirer du pantographe brodeur de Heilmann, pour la fabrique lyonnaise, des applications nombreuses et fécondes. Cet instrument rendra en bien des cas la décoration de l'étoffe plus