page suivante »
434 L'INDUSTRIE DE LA SOIE rapide et moins coûteuse; on l'a pressenti à Lyon et une petite école de broderie mécanique y a été insti- tuée ( n ) . Une broderie d'un autre genre, l'ancienne broderie de soie sur tissu de soie, doit avoir ici une mention. C'était à Lyon, au xv e , au xvie et au xvn e siècle, un métier qui se rattachait à la fabrique de soieries (12). La bro- derie ajoutait à l'ornement des vêtements. Cet art, l'art favori de Louise Labé « de peindre avec l'esguilleCx3) B> comme elle le disait, était familier alors à la plupart des femmes, surtout à Lyon. Il ne leur fournit de nos jours que ce soit à l'aiguille, au crochet ou au couso-bro- deur (14), que peu d'occupation et qu'une occupation faiblement rétribuée. Il est entretenu par l'enrichisse- ment d'ornements d'église, d'étoffes pour l'Orient et de vêtements de femme, par l'enjolivement de crêpes et de tulles. Ce petit art lyonnais est toujours en réputation; ni le goût fin ni la merveilleuse adresse de nos bro- deuses n'ont été perdus. La broderie au métier méca- nique a un tout autre avenir et fournira de nouveaux et plus faciles moyens d'ornementation. Aucune fabrique n'est aussi sensible aux effets de la mode que celle de la passementerie de soie ou de (11) Cette école a été fondée en 1892 par la Chambre de commerce de Lyon avec le concours de la Ville. (12) Nous avons trouvé à Lyon, 11 brodeurs au xiv c siècle, 59 au xve et 94 au xvie siècle. (13) C'est l'expression latine : Opus acu pictum. (14) Un couso-brodeur est d'invention lyonnaise.