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432              L'INDUSTRIE DE LA SOIE

grenadine dont le mode d'ouvraison lui était dû à lui et
à Jean-Baptiste Poidebard, très habile moulinier à Saint-
Alban près de Lyon. Après le tulle bobin grenadine,
Dognin créa le tulle illusion, et son fils, Camille Dognin,
inventa en 1838 le tulle Bruxelles. Ces deux genres de
tulle uni firent pendant un assez long temps la fortune
de la ville de Lyon.
   Le tulle façonné ou dentelle à la mécanique a une
histoire plus courte. On a appliqué la mécanique Jacquard
au métier Mechlin à Lyon en 1824, et les perfectionne-
ments se sont succédé pendant une vingtaine d'années.
On retrouve en 1842 le nom de Dognin dans cette
fabrication. Camille Dognin avait appliqué au -métier à
tulle un brodeur inventé par Augustin Isaac, de Calais.
   L'industrie du tulle parait se diviser en deux branches,
celle des tulles unis et celle des tulles brochés ou
façonnés; ces deux branches n'en forment qu'une seule
en réalité. On y fait usage de métiers du type anglais
de systèmes différents, qui dérivent du même principe.
   Il y a une trentaine d'années, à l'époque des négo-
ciations du traité avec l'Angleterre, l'outillage pour le
tulle uni était défectueux à Lyon.. Les fabricants, en en
faisant l'aveu, demandaient moins une protection que
les moyens d'engager et de soutenir la lutte avec l'An-
gleterre, c'est-à-dire le temps d'établir chez eux l'orga-
nisation anglaise et de se procurer les métiers anglais.
L'événement a répondu à leur attente. Cette fabrique a
eu l'énergie de se transformer; elle l'a fait avec persé-
vérance, apportant beaucoup de vigueur à cette réforme
 et elle a acquis la solidité qui lui manquait. La manu-
facture lyonnaise de tulle façonné de son côté avait
confiance en 1860 en son travail, ne sollicitant que la