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EN FRANCE 427 heureusement surmontées, et ce progrès est définitivement acquis. La mode a toujours exercé le plus d'influence sur l'état de cette industrie. Les fabricants et les teinturiers, les dessinateurs et les ouvriers sont toujours prêts à mettre à profit ses retours. Elle seule est la cause des oscillations de la production desquelles l'amplitude ne laisse pas que d'étonner. Dans les vingt-cinq dernières années, la valeur des seuls rubans a varié de 62 à 98 millions de francs par an; pour tous les produits de la fabrique de Saint-Etienne (rubans, galons, passementerie, tresses, tissus, etc.), la valeur a été de 80 à 120 millions. La fabrication de Saint-Étienne montait à 45 millions en 1833 et paraît être de nos jours de 100 millions dans une bonne année. C'est le chiffre atteint en 1889 et en 1890 (6). Les rubans figurent dans ce dernier chiffre pour 92 millions, et représentent 86 millions en moyenne dans la production de 1889 à 1S92. Le nombre des métiers, qui était de 13,820 au commencement de notre siècle, était, en 1840, de 23,400, dont 18,400 métiers à une pièce (18,000 de basse lisse et 400 de haute lisse) et 5,000 métiers à la barre avec mécanique Jacquard (7). Il était, en 1875, de 23,500, dont 6,000 à 7,000 à une pièce. Il y a aujourd'hui 26,615 métiers : 21,160 métiers appartiennent aux ouvriers; 5,055, répartis dans quatre- vingt-dix établissements, sont la propriété de fabri- (6) C'est aussi l'estimation faite par la Chambre de commerce de Saint-Étienne. (7) Ces métiers étaient surtout dans les montagnes du Forez.