Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
            L'INDUSTRIE DE LA SOIE EN FRANCE             417

étaient des mesures fiscales rendues nécessaires par l'état
des finances du roi et étaient naturellement fort mal vues
de la communauté lyonnaise.
   La fabrique de Lyon s'est élargie au cours de notre
siècle ; elle est devenue la fabrique de la région lyonnaise,
et cette fabrique, d'ailleurs plus puissante à Lyon même,
a été fortement centralisée dans cette ville.
   L'industrie n'a pas été d'ailleurs étroitement localisée
en France. On a tissé la soie, du midi au nord, dans
vingt-cinq villes au moins. Plusieurs cités ont eu, par cette
industrie, un passé glorieux, c'est Avignon, Nîmes et
Tours. On sait comme ces manufactures sont diminuées
de nos jours, et l'on verra plus loin qu'il reste bien peu de
chose de tant d'entreprises qui se sont succédé pendant
six siècles.
   Que de déplacements et de changements ! A Lyon
même, le tissage de la soie a quitté les hauteurs de Saint-
Just, le versant de la colline de Fourvière et les rives de
la Saône pour se concentrer sur le versant et le plateau
de la Croix-Rousse.
   Les fabriques du nord, dans la région de Roubaix et
dans la Picardie, dont la vitalité ne saurait être mise en
question, ont autant d'attaches avec l'industrie de la laine
peignée qu'avec l'industrie de la soie. Ces fabriques sont
fort indépendantes quant à l'emploi de la matière, et l'on
y marie les différents fils avec plus de dextérité que nulle
part ailleurs. Elles ne restent étrangères ni l'une ni l'autre
aux inventions d'étoffes qui naissent aujourd'hui si souvent
à Lyon. Elles ont aussi les leurs propres; elles donnent
toujours un caractère particulier à leurs fabrications, si
bien que celles-ci présentent généralement des différences
 marquées. Elles marchent parallèlement avec celles de Lyon.