Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
418                 L'INDUSTRIE DE LA SOIE

    De la rapide étude que nous avons faite, nous aurions
pu écarter des manufactures dont plusieurs oubliées
n'offrent qu'un faible intérêt rétrospectif, mais l'histoire
a ses leçons. Avignon et Nîmes ont eu, au xv e siècle,
une industrie de la soie présentant plus d'espérances de
prospérité que celle de Lyon alors si chétive. Toutefois
Lyon avait, grâce au régime économique des foires, le
double bénéfice de la liberté (liberté du travail, liberté
du commerce), et de ventes faciles en tous lieux, et la
constitution s'est faite petit à petit, solidement, dans ce
milieu relativement favorable, non pas seulement du seul
métier du tissage, mais des autres métiers qui devaient
en devenir inséparables.
   La fabrication des soieries était donc établie dans plu-
sieurs villes de France avant de l'être à Lyon et à Tours.
   On tissait la soie même avant le xne siècle ; il semble
que c'était alors une occupation domestique. Les docu-
ments qui remontent à cette époque sont rares et incer-
tains.
   Au milieu du XIIIe siècle, ce métier avait déjà ses statuts
à Paris. On faisait dans cette ville des velours, des draps
et des tissus de soie ( i ) . La petite manufacture parisienne
s'affermit assez pour qu'on ait jugé nécessaire de renou-
veler les règlements auxquels elle était soumise, d'abord
en 1403 par des lettres de Charles VI, ensuite en 1425
par des lettres du roi d'Angleterre Henri VI, dans les-
quelles il prenait le titre de roi de France. Elle avait
changé de caractère ; elle ne produisait plus que des


  (1) Voir dans le livre des métiers d'Etienne Boileau « l'ordenance
du mestier des ouvriers de draps de soye de Paris et de veluyaus et
de bourserie en lac, »