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368                     GUY DE CHAULIAC

   Il est donc certain que la bataille eut lieu au bois
Goyet, et ce n'est point à tort que les contemporains
ont comparé ce nouveau désastre à celui que venait
d'éprouver le roi Jean, au plain de Maupertuis devant
Poitiers.
   Une fois culbutée dans la plaine, l'armée royale se
trouve cernée de toutes parts. Elle est attaquée de flanc par
les réserves, en queue par la garnison de Brignais, et
comme toutes les hauteurs voisines sont occupées et
gardées par l'ennemi, elle est prise ou détruite jusqu'au
dernier homme. Personne ne put échapper (9).
    Les détails de topographie, sur lesquels nous venons
d'insister, permettent de tout expliquer, et le récit de Frois-
sart et les traditions locales qui toutes- font mention des
diverses positions dont nous venons de parler.
    Il n'est donc point nécessaire de voir avec quelques
écrivains modernes, dans le conflit de Brignais, une surprise
nocturne, parce que l'armée fut complètement anéantie (10).
Une telle opinion ne saurait être admise, d'abord parce
 qu'aucun historien n'y fait allusion, sauf Villani, qui
 comme nous l'avons déjà dit, ne nous donne qu'un récit
 de seconde main, et ensuite parce qu'un document de


d'hui, et de plus les côtes les mieux exposées avaient dû être défrichées
de bonne heure pour y planter de la vigne, car au XVIe siècle, l'histo-
rien Cl. de Rub'ys (Hist. vêrit. de Lyon, livre i. page 124), nous parle
déjà de la vieille célébrité du vin des Barolles. Dans de telles condi-
tions, elles étaient absolument impraticables pour les troupes pesam-
ment armées, comme elles l'étaient alors et surtout pour la cavalerie.
   (9) Allut, loc, cit. page 228. G. Guigue. Idem, ibid., p. 71.
   (10) La bataille de Brignais fut loin d'être une défaite honteuse et
tout le monde fit son devoir. C'est bien injustement que quelques
contemporains lui donnèrent l'épithète infamante de « Virecul ».