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     Syndicat de Demoiselles



           A mode est aux syndicats.
               On se syndique — aujourd'hui — avec une
            facilité extraordinaire, en dépit de l'expérience
qui s'obstine à prouver que les plus syndiqués ne sont pas
toujours les plus contents.
   Nous avions déjà des syndicats de patrons qui ne s'en-
tendent pas et d'ouvriers qui s'entendent trop, voire même
des syndicats de dames, évidemment plus préoccupées de
la cuisine politique que de celle de leur ménage.
   Voici venir un syndicat auquel — j usqu'ici — personne
n'avait encore songé.
   Je veux parler du Syndicat des Demoiselles, qui vient de se
fonder à Londres.
   Cet événement, — devant lesquel tous les autres pâlissent,
mêmes les noires trahisons du roi de Dahomey, — serait de
nature à porter ombrage à notre susceptibilité nationale, s'il
nous était interdit d'en faire notre profit.
   La grande habitude que nous avons prise depuis un
demi-siècle, d'accueillir avec une faveur marquée les im-
portations d'outre-Manche, me rassure complètement à
ce sujet.