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                         ET LES BÉNÉDICTINS                           35

    « Je suis très parfaitement, mon Révérend Père, votre
 très humble serviteur.

                             « P. archevêque d'Embrun (13). »

   Ces gracieux compliments furent suivis d'autres lettres
non moins aimables qui respirent le plus pur intérêt pour
la conservation de la foi et de vives inquiétudes sur le sort
réservé aux récalcitrants de Saint-Maur. Dom Thuillier, je
suppose, espérait Fintervention opportune du prélat contre
des proscriptions trop aisées à pressentir, mais ainsi qu'on
le verra, il n'obtint guère que de flatteuses paroles.



      L'ARCHEVÊQUE D'EMBRUN A DOM V.                  THUILLIER

                   A SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.


                                 « A Grôlé, le 27 septembre 1729.

   « Je ne sais par quel hasard, mon Révérend Père, je n'ai
reçu que depuis deux jours la lettre que vous m'avez fait


    (13) Pierre Guérin de Tencin occupait le siège d'Embrun depuis 1724 :
né à Grenoble en 1680, destiné à l'état ecclésiastique, il avait obtenu
l'abbaye de Vézelay et le grand vicariat de Sens ; emmené à Rome
comme conclaviste par le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, en
 1721, il y demeura en qualité de chargé d'affaires de France. En 1739
il fut promu cardinal et un peu plus d'un an après, à la mort de Mgr
de Rochebonne, archevêque de Lyon, il le remplaça et gouverna ce
diocèse jusqu'à la fin de sa vie, survenue en 1758. Nous aurons l'occa-
sion plus loin de mentionner sa sœur à laquelle il fut redevable de sa
fortune, de ses honneurs, et d'un neveu qui a fait quelque bruit,
sous le nom de d'Alembert.