Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
534                  DU DROIT DE RELIEF

 Dagobert à la basilique de Saint-Denis). Le royaume se
 trouva ainsi divisé en une multitude de dominations sépa-
 rées que nul lien commun ne rattachait entre elles ni à
 aucune autorité supérieure.
    Chaque association féodale, formée par le domaine ou
 par la justice, constituait une puissance distincte, recon-
 naissant pour seul chef le seigmeur suzerain, roi, duc ou
 comte qui, soustrait à toute domination, déclarait ne
 relever que de Dieu et de son épée.
    C'était une entreprise audacieuse delà part de la royau-
 té que de vouloir réduire à son obéissance tous ces fiers
 justiciers, mais les légistes étaient là, avec leurs maxi-
 mes et leurs théories, pour soutenir le roi contre l'aristo-
 cratie, et grâce à leur secours puissant, la couronne finit
 par triompher.
    Les domanistes étaient trop habiles pour élever immé-
 diatement la prétention que toutes les terres appartenaient
au prince. Us commencèrent, par dire que le souverain
n'est pas propriétaire spécialement mais universellement,
non specialiter sed in universo et que cette propriété il
l'exerce non dans son intérêt particulier, mais pour le
 bien commun. (Dumoulin, § 1er, gl. 2, n° 66.)
    Peu après, nous le voyons proclamer le roi souverain
fieffeux du royaume et ainsi se trouvent rattachées à sa
 directe domination toutes les possessions féodales : les
 seigneurs sont censés ne plus avoir que des terres in-
féodées.
   Ce résultat, les légistes l'avaient obtenu en faisant
reconnaître au monarque la souveraineté de la justice et
déjà du temps de Beaumanoir c'était un axiorile féodal
que toutes les justices étaient tenues du roi en fief ou
arrière-fief.
   L'adoption d'un tel principe était le coup le plus rude