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CAILHAVA 537 dans la maison Bonafous, déjà instalée à cette époque au milieu de cette rue Neuve à qui le soleil et l'air sont si parcimonieusement ménagés, surtout avant que la rue de Lyon ne fût ouverte, combien il dut regretter la vie facile de l'Italie,,1e soleil brillant et serein, la brise parfumée, les promenades du soir, les conversations expansives et bruyantes et cette existence en dehors, toute de sensations, toute d'éclats et de mouvement après laquelle nos brouil- lards paraissent si lourds, notre ciel si inclément, nos mÅ“urs si sévères et notre vie si sérieuse et si gourmée. De son séjour à Milan, Cailhava garda des mÅ“urs ita- liennes ; ont eût dit un gentilhomme de Florence au temps des Médicis ; il avait du grand seigneur les allures, l'aspect et les mÅ“urs, la générosité et l'habitude, rare à Lyon, de donner son argent sans compter. En 1832, l'héritage de son oncle Antoine qui lui laissait une opulente fortune, lui permit de se livrer à tous ses goûts sans y regarder. Les livres particulièrement atti- rèrent son attention; il avait pour dénicher des éditions rares, des livres précieux, des curiosités inconnues, un tact, un flair et un bonheur qui ne se sont jamais dé- mentis. Servi par d'immenses relations, il eut bientôt une bibliothèque célèbre et il prit place avec honneur à côté des Coste, des Yemeniz, des Brolemann, des Chaponay dont la réputation est un honneur et une gloire pour Lyon. Il faisait partie de cette Société des vingt-cinq bibliophiles lyonnais qui publia de si élégantes éditions et fit tirer à vingt-cinq exemplaires des raretés comme les Quincarnon, le Lugdunum Priscum, les Facéties lyon- naises, le Lyon souterrain, Syméoni, etc. Quoiquepossesseurd'unmagnifiqueimmeuble,rueSaint- Dominique, il s'était fixé dans un appartement confortable mais relativement modeste, n° 1 quai des Cordeliers .C'est lÃ