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518 MiNIMES montions que la fureur deshuguenotsavaitfaites et devenu d'un abord facile à cause de l'ouverture du Chemin-Neuf qui venait y aboutir (1), sembla tout à fait à la convenance des marchands arrivant avec leurs troupeaux des monta- gnes du Forez et du Charollais. D'un commun accord, dès au moins \ 568 et peut-être plus tôt, vendeurs et acheteurs s'y donnèrentrendez-vous et y établirent leur bruyant négoce. Jugez de quelle in- commodité pour le pieux voisinage étaient de pareilles réunions, toujours pleines de bruit et de tumulte, où gens et animaux frappent l'air de cris assourdisants. La dévo- tion des fidèles, qui fréquentaient avec une grande afflu- ence l'église nouvellement érigée,en fut offensée. Des ré- clamations furent portées au consulat contre ce qu'on regardait en un tel lieu comme un abus et une profana- tion (2). La municipalité de cette époque, qui jugeait comme un de ses devoirs de tenir compte des convenances religieu- ses, écouta ces plaintes, résolue d'y faire droit et, sur sa demande, une sentence présidiale intervint, le 26 juillet 4570. Le marché était transféré à quelque distance delà place, dans une vigne achetée à cet effet et appartenant à deux frères François et Eobert Dupré. Les échevins con- tribuèrent eux-mêmes pour un quart à l'achat du terrain, qui fut payé 600 livres ; les sieurs de Langes et de Montjoly, hauts justiciers du bourg de Saint-Just, en payèrent chacun également un quart et les habitants du quartier fournirent le reste de la somme. (1) 1572. —Améliorations apportées au tracé du Chemin-Neuf et à la construction de cette voie de communication. Inventaire des archives communales. (1)H. 360, Arch. départ. Fonds des Minimes. Inventaire de 46S2.