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502 POÉSIE MORHKO Quelqu'un dans le sentier? Ah ! rencontre importune! C'est Rocca le pêcheur. Point de doute, c'est lui. Sous inèine pavillon l'un et l'autre aujourd'hui Courons-nous donc même fortune? Ne lui suffit-il plus de l'empire des eaux Et veut-il dans ses rets attirer nos oiseaux ? — Hé ! l'ami t quels poissons,là -haut, penses-tu prendre? ROCCA Beau gardeur de brebis, daigneras-tu m'apprendre Quelle herbe y tondent les troupeaux ? J'y vois bruyères toutes roses, Romarins, figuiers d'Inde et myrtes à foison. Mais peu d'ombre, point de gazon ; Puis, à mi-côte, une maison Dont les fenêtres se sont closes : Et là pour moi brillent des yeux Plus limpides que l'onde où se mirent les cieux ! MOUKNO Le bon chien tôt ou tard évente la chevrette. *. ROCCA Dieu me garde en cela de te faire aucun tort ! MORENO Et comme elle évite le port, Tu viens la pourchasser clans sa hante retraite. ROCCA Chacun, comme il l'entend, jette son hameçon. Si ce n'est le même air, c'est la même chanson : Tu recherches Nicette et je l'aime.