Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   LA RUE ÉCORCHE-BOEUF                 469

 « dans la rivière, par une ouverture du pavé un taureau
« tout vivant. Ces divertissements plus propres à des
te bacchanales qu'à la sainteté d'une fête chrétienne, con-
 « tribuèrent à faire supprimer la fête des merveilles. En
 « 1760, il en restait encore un dernier vestige dans une
 « procession que la cathédrale continuait à faire dans
 « l'église de Saint-Nizier, le 2 juin, jour de la fête de
 « saint Pothin. »
    Ducange, Poulin de Lumina et d'autres écrivains pré-
 tendent que cette fête fut supprimée au commencement du
 xv6 siècle ; cependant l'almanach de 1789, dans sa liste
 des manuscrits sur Lyon, p. 301, cite des lettres patentes
 de Charles V, données à Cressy en Brie, le 23 août 1364,
 lesquelles, à la demande des citoyens de Lyon, suppri-
 ment la fête des Merveilles-, qui se célébrait chaque année
 sur la Saône. Monfalcon ( Hist. de Lyon. t. l.p,355)
 adopte cette opinion ; tandisque Paradin, dans son His-
 toire de Lyon, publiée au xvi° siècle, dit . « Je n'ai
 jamais trouvé le temps de l'abolition de cette fête. » Au
  reste, d'après ce qu'il nous apprend au commencement de
  sa description de la susdite fête, il n'avait jamais pu non
  plus en découvrir l'occasion. On voit donc que les dates
  relatives à cette cérémonie ne sont peut-être pas bien
  exactes; mais le fait qui domine, celui des excès ridicules
  dans lesquels on était tombé, ne permet pas d'être dis-
  cuté. Il semblait naturel qu'en l'honneur des malheureux
  martyrs on se donnât le plaisir de faire un bon dîner, de
  bien manger, de bien boire, et probablement même de
  s'enivrer.
     Le bœuf vivant que l'on précipitait dans la Saône était
  ensuite retiré de la rivière, et conduit dans un local, où
  il subissait un dépècement, et servait au repas qui ter-
  minait cette fête singulière. Le local où se faisait cette
                                                  24