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LA GUERRE DE SYRIE 443 mes, il n'en trouva pas moins le moyen de s'illustrer, peu'après, sur un autre point de la Méditerranée, devant une ville fameuse et dans une contrée dont les sou- venirs historiques égalent ceux de Sparte et d'Athèces. C'étaient Saint-Jean d'Acre, Jérusalem, Tripoli, Damas, Alep, toute cette contrée que couvre le Liban, toute cette Asie Mineure que les chrétiens ont arrosée de leur sang, que l'antiquité a illustrée de monuments, que l'histoire a couverte des rayons les plus glorieux, qui allaient à leur tour être témoins de ces batailles dont le souvenir rendrait le nom de Soliman-Pacha immortel. Fuyant les impôts écrasants et les exactions qui les réduisaient à la misère,les fellahs quittaient l'Egypte par familles et par villages, laissant les campagnes désertes et leurs pauvres masures inoccupées. Leur aban- don prenait des proportions d'autant plus grandes qu'ils trouvaient un refuge assuré et des facilités d'établisse- ment, avec un gouvernement plus doux, sous la protec- tion d'Abdallah, pacha de Syrie,dont la capitale était Acre, que les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient appelé Saint-Jean-d'Acre, et dont les remparts formidables avaient arrêté naguère la fortune de Bona- parte et des Français. Irrité de ces facilités coupables, le vice-roi écrivit au Pacha qu'il venait de recevoir six mille déserteurs et qu'il les réclamait. Abdallah, se croyant invincible derrière sa forteresse, brava la colère du monarque égyptien et répondit qu'il n'y pouvait que faire ; que d'ailleurs les fellahs étant sujets de la Porte, qu'ils habitassent l'Egypte ou la Syrie, ils ne pouvaient être regardés comme déserteurs. l Méhémet-Ali lui fit dire qu'il allait lui-même se mettre \