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LA GUERRE DE SYRIE 441 me en ayant fait la communication immédiate à M Ida Saint-Elme, celle-ci se hâta de lui faire parvenir cette heureuse nouvelle. Il était loin du Caire. Voici sa réponse plaine de simplicité et de grandeur. « Seuliman à son amie, la très aimable et très célèbre Contemporaine, « 14 de la lune deveri e lenelle. « Je n'ai encore aucune nouvelle de ce que vous m'annoncez dans votre aimable lettre, mais je suis bien reconnaissant de l'intérêt que vous me témoignez. « Je ne tiens ni aux grandeurs ni à la faveur, mais tant que j'aurai une goutte de sang dans les veines, elle sera au service de son Altesse le vice-roi, nevarietur ; il fera ensuite de moi tout ce qu'il voudra. » SEULIMAN. Ce calme, cette dignité, en apprenant cette haute fa- veur, montrent combien il en était digne ; son âme avait l'élévation nécessaire pour ne pas être troublée par les caresses de la fortune. Il avait lutté contre la misère avec énergie, contre le danger avec audace ; il pouvait sup- porter la prospérité sans faiblir. Une occasion faillit naître qui aurait pu mettre son épée et son génie militaire au ssrvice de la France. Le dey d'Alger avait insulté notre envoyé et la France avait résolu d'en tirer vengeance. La piraterie était une honte pour la civilisation et un danger pour le commerce de la Méditerranée ; le gouvernement voulait la détruire, mais en même temps, des propositions secrètes étaient faites par la Russie, et le ministère, dont le plus grand soin était de relever les finances de l'Etat, tout en ac- ceptant le principe et en se préparante une double guer- re, cherchait les moyens de soutenir l'honneur du pays