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CHRONIQUE LOCALE 319 Il a plané au-dessus de la ville, s'est dirigé vers la Croix-Rousse, a gagné les Dom>>es puis la Bresse, et à six heures du soir, e t descendu, dans les meilleures conditions possibles, non loin de Saint-laurent- lès-Mà on. Enhardi par ce succès et enchanté de l'accueil gracieux et bienveil- lant des L. onnais, M. G 'dard est reparti le 15 à la même heure et du même endroit ; la moitié de la recette était pour les pauvres. Même temps privilégié, même succès, course plus courte. ^Espace, c'est le nom du beau ballon, s'est élevé dans un calme parfait ; il s'est dirig' sur Sainte-Foy, puis changeant sa direction, a plané au-dessus de la Guillotière, est parvenu à u i p int assez élevé dans les airs, et a déposé ses voyageurs, comme un aérostat hieu appris, dans la plaine de Sai t-Fons ; deux voyageurs l'avaient accompagné la première fois ; trois on suivi sa fortune la seconde. Et comme, à présent, ou ne peut plus se séparer, M.Godard,toujours plus épris des Lyonnais, leur a offert une troisième ascension. — Non, non, assez, lui a-t-on dit ; vous vous romprez le cou. — Enchanté de faire quelque chose pour vous. — Ce sera toujours la même chose. — Oh ! non ! celte fois• je partirai la nuit, je vous offrirai un feu d'artifice, et une comète immense suivra mon ballon dans les airs. Ce qui fut dit fut fait ; et dimanche 22. à huit heures du soir, le spectacle le plus enchanteur et le plus féerique a été donné à notre population. L'Espace, planant au-dessus de la ville, ressemblait,avec sa queue en- flammée, à . un magnifique météore.Les spectateurs n'en respiraient pas. Un brillant feu d'artifice a suivi le départ du ballon et la foule qui couvrait la place, les rues et les quais s'est retirée enthousiasmée, en portant aux nues son cher Godard, qui avait plus que tenu sa parole. Dans la nacelle, l'intrépide aéronaute avait emmené MM. Dériaz, du Petit Lyonnais et Leconte du Censeur. Après avoir >raversé trois fois le Rhône, les intrépides voyageurs sont descendus aux Brotteaux ruug s sans accident et ravis* . Ainsi donc, voici la paix faite, pas de meilleurs amis que M. Godard et les Lyonnais. Entre eux, c'est tout cœur, qui donc prétendait que les Lyonnais avaien t l'esprit un peu grincheux ? Ah ! mais, il ne fau- drait pas dire cela devant M. Godard ; on trouverait à qui parler. — Nos deux cités administrative et religieuse ont été érnotionnées ce mois-ci par des événements inaccoutumés. Le lundi J6, à 6 heures et demie du soir, M. Waddington, ministre de l'instruction publique, accompagné de M. Dumesnil, directeur de l'enseignement supérieur, et de son secrétaire, le savant archéologue, M. de Mas-Latrie, est arrivé à T yon, venant de Montpellier. Il a été reçu à la gare par M. le Préfet du Rhône, M. le Recteur de l'Académie et plusieurs autres notabilités. Il s'est rendu immédiatement à la pré- fecture où il a reçu l'hospitalité. Le mardi, dès huit heures du matin, il a fait sa visite au Palais des Arts, à la Facultéde droit, al'IIotel Dieu,aux terrains du quai la de Vi- triolerie où. les vastes bâtiments de notre Falcuté de médecine doi- vent s'élever. A sept heures, un grand dîner aété donné à l'tlôtel-de- ville. Voici le nom des invités : MM. de Mas-Latrie général Bourbaki, général Février, Le Royer Valentin et Mangini, sénateurs ; Duarnd, Germain, Andrieux, Millaud, éputés; Dareste de la Chavanne, recteur de l'Académie; Teryer, pré-