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270                ANCIENS DRAPIERS DE LYON

 des marchands, qu'elle tenait à conserver cette priorité
 devenue chancelante par le déclin du commerce de la
 draperie, et que pour arriver au consulat, qui conférait
 la noblesse, il fallait avoir été recteur de l'Hôtel-Dieu,
 puisque les échevins étaient ordinairement nommés
 parmi ceux qui avaient rempli cette charge. Aussi MM.
 les drapiers tenaient-ils esseniiellementà ce quequelques-
 uns des leurs occupassent toujours cette place qui con-
 duisait aux honneurs, et comme chaque recteur entrant
 nouvellement en exercice faisait selon l'usage un don à
l'hospice, ce ne fut que grâce à une somme de quatre
mille livres versées à la caisse des pauvres de l'Hôtel-Dieu
que le marchand drapier Dumas, nommé recteur en 1688,
put s'exempter d'exercer ces fonctions, et que les adminis-
trateurs, satisfaits de cette libéralité, arrêtèrent qu'on lui
rendrait les mêmes honneurs qu'à eux-mêmes.
   En 1698, Genthon, marchand drapier, fit, à l'hôpital des
vieillards et des orphelins, une donation de 3,000 livres.
   A la formation de la chambre de commerce de Lyon
en 1702, le corps des drapiers eut le droit de nommer un
des directeurs de cette chambre pris dans son sein.
   Lamêmeannée, Pierre Genthon et Pierre Meyssonnier,
tous deux marchands drapiers, refusèrent la place de
recteurs de l'Hôtel-Dieu, s'excusant sur le mauvais état
de leur santé, mais ils firent don à cet établissement, le
premier d'une somme de 3,500 livres et l'autre de 1,500
pour les pauvres.
  Cette manière de se faire exempter, au moyen d'une
somme quelconque, d'une charge qui devait peser égale-
ment sur tous ceux qui étaient en état de la supporter,
commença à inspirer de la défiance aux administrateurs
de l'Hôtel-Dieu; aussi, lorsqu'en 1705 Louis Burtin,
marchand drapier, se présenta au bureau pour exposer