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230 VARIÉTÉS A M. OLIBO, CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR Lorsque Napoléon, dans une heure féconde, Donna la Croix d'honneur pour nouvel astre au monde, Dans sa vaste pensée il pesa longuement Quels seraient les élus du nouveau firmament. Divisant la lumière, il fit deux parts de gloire, L'une fut pour la paix, l'autre pour la victoire ; Et par sa volonté, sur l'un et l'autre camp, Les rayons de l'honneur brillent également ! Certes ! La palme acquise au prix d'une carrière Peut briller à côté du laurier militaire ! L'étoile du travail, celle de la valeur Jettent le même éclat, brillent du même honneur ! Si l'une de l'épée aies lueurs magiques, L'autre a le reflet d'or des couronnes civiques. Aussi, comme aux grands jours pleins de rayonnements, Lorsque l'empereur passe au front des régiments Et sème des hauts faits la marque glorieuse, On entend retentir la fanfare joyeuse ; De même, de nos mains partit un triple ban, Quand notre digne chef arbora son ruban ! Ah ! c'est que nous aussi, nous sommes une armée, Phalange de la paix ! pacifique Crimée ! Pour gagner de l'honneur les signes éclatants, Il ne faut aux soldats qu'une heure — à nous, vingt ans ; Et jamais croix d'honneur n'eut plus juste origine Que celle dont le signe orne cette poitrine !