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                     BIBLIOGRAPHIE.                    217

féodal château de Gramont aux fièrea tours, M. Pupier,
 l'émment archéologue; sur ce rocher, derrière ces cré-
neaux belliqueux, se détache la silhouette gracieuse de
l'aimable comtesse de la Fléchère ; ici tout près, se cache
la demeure de M. Chaley, conseiller à la Cour d'appel de
Lyon, et de son fils député de l'Ain. Comment, dans un
pareil milieu, le docjeur Delastre n'aurait-il pas senti
s'allumer le feu sacré dans son cœur ?
    Un jour, au coin de son feu flambant; pendant que la
neige tombait, que la raffale grondait en dehors et qu'il
ne pouvait aller au loin pour soulager ses pauvres ma-
lades ; c'était la nuit peut-être, peut-être un temps con-
sacré au repos ; les yeux fixé sur les chenets, il a pensé
aux premières années de sa jeunesse ; il a revu son père
 grave et austère, s^mère vigilante et active, ses sœurs
nombreuses dispersées au loin dès leur sortie du nid ; il
 a revu Trévoux, laSaôneet les chemins creux de la Bres-
se. Emu de ces souvenir?, les yeux pleins de larmes, il a
jeté sur le papier un chant qui s'échappait malgré lui. Le
vieux praticien, l'homme de la science et de la douleur,
faisait des vers comme un amoureux, comme un jeune
homme innocent et naïf. Le rhythme s'imposait de lui-
même à cette plume habituée aux ordonnances du codex.
Qui fut étonné ? ce fut l'auteur lui-même, quand le cahier
fut plein ; il en rougit et le serra furtivement dans le
tiroir des souvenirs.
  Avait-il tort ? Voilà ce que nous avons vu dans ce
cahier :
      • Quand nous avons atteint le déclin de la vie,
        Si vers lafindu jour, dans l'âme recueillie,
        Apparaît le tableau d'un lointain souvenir ;
        Le plus suave au cœur, celui de notre enfance
       Se colore à nos jeux d'une douce nuance
                 Et vient nous rajeunir.