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188 BARONME DE JOUX le dehors de la paroisse. Les deux tiers au moins de la paroisse sont réduits à ce triste état et les habitants se verraient dans la dure nécessité de l'abandonner, s'ils n'étaient déchargés des impositions de cette année et des corvées du grand chemin, puisqu'ils travaillent à rétablir les leurs, dont ils ne viendront pas à bout dans un an, même avec le secours de dix paroisses voisines. La paroisse de Joux est composée de différentes g*orges fort resserrées, formant autant de petits ruisseaux qui, en se réunissant, n'en forment qu'un seul au-dessous du village. Du côté du matin, le vallon de Vermaire, celui d'Arcy et toutes les prairies depuis la montagne jusqu'au village de Joux sont tellement dégradées, les prés, pen- dant l'espace de trois quarts de lieue, coupés du commen- cement à la fin, quantité d'arbres arrachés et partie des terres, surtout celles nouvellement cultivées sont descen- dues dans la rivière, avec partie des haies ; au midi, qui comprend le sixième de la paroisse, le quart des foins est emporté dans les prés, et les terres labourées sont entraî- nées en divers endroits ; à l'occident, le vallon de Cher- véron, se terminant au village de ce nom, qui a trois quarts de lieue de longueur, a ses prairies coupées par des ravins et ses terres sont emportées ; au nord, le vallon tenant de la Chapelle, au-dessous du village et au pied de la montagne de Tarare, pendant l'espace d'une lieue et demie, a tous ses prés encore plus dégradés ; c'est un véritable chaos. La perte de la paroisse de Joux est de plus de 50,000 écus et le revenu de chaque particulier est par là diminué, à l'avenir, de deux tiers. Cet exposé est constaté par un procès-verbal dressé par M. Boujot, pré- sident en l'élection de Villefranche. En considération de ce désastre, les habitants de Joux demandent un délai d'un an pour acquitter les tailles de cette année, la réduc-