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                               POÉSIE                        173
Ah ! pour le reconnaître il fallait une amante !
On voyait sur l'habit une manche flottante,
Et sous l'un des genoux une jambe de bois..,
Devant lui je restais immobile et sans voix !
De mon cœur trop gonflé les sanglots éclatèrent,
Me jetant à son cou. mes deux bras l'enlacèrent !
Il disait tristement : Je t'arrive à moitié,
Désormais, mon amour va te faire pitié !
Que feras-tu, dis-moi, de cet homme à béquille ?
Un beau mari, vraiment, pourune jeune fille !

Je l'étreignis plus fort et, mes yeux dans ses yeux,
— « Pour le devoir rempli, combien je t'aime mieux !
« Tu ne connais donc pas cette belle maxime :
« Chez la femme, l'amour s'agrandit de l'estime.
« Tu n'as plus qu'un seul bras ; les miens travailleront :
« Pour gagner notre pain mes forces doubleront ;
« Va ! je serai de toi toujours fière et jalouse I »
Je touche à mon bonheur ; aujourd'hui je l'épouse.

J'espère bien l'entendre un jour dire à nos fils :
« Faites leur payer cher les membres qu'ils m'ont pris ! »


                                      M»« Pauline PONSONNARI;.