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                          BIBLIOGRAPHIE                       Ibb

 « des forêts sauvages, — torrents des. monts, — il est une
 « voix qui domine — votre rumeur : — c'est la voix
« claire et fine de nos amours. »
   Nous arrivons aux Contes, qui sont dits avec humour,
avec infiniment d'esprit, avec une verve méridionale. Il
y a de belles choses dans les Sonnets, les Chants nuptiaux,
les Saluts, les Toasts et les Cantiques.
   Mais voici venir les jours amers ; la patrie a de cruelles
épreuves ! la grande patrie qui est la France inspirera au
célèbre Félibre des accents plein de douleurs. Ainsi, par
exemple, la poésie sur le Rocher de Sisyphe renferme une
désolation profonde qu'une voix virile fait entendre, en
déplorant les maux de son pays ; comme aussi, dans la
pièce consacrée à la mémoire d'Un jeune botaniste lyonnais,
Jules Fourreau, ami du grand poète, tué à la bataille de
Nuits à l'âge de 26 ans, on peut ouïr les lamentations d'un
sincère patriote.
   Mistral est la personnification de l'attachement au sol
natal, de l'amour du langag-e de ses pères. Aussi, comme
cette belle langue harmonieuse est glorifiée par lui, surtout
dans les Sirventes, que j ' a i gardés pour la fin, parce que là,
éclate plus qu'ailleurs l'affection que porte l'illustre poète
non-seulement à son radieux ciel provençal, mais à tout
ce qui résume pour lui la terre des ancêtres, mais à son
idiome sonore, qu'il a rendu si brillant, en le faisant passer
par son luth immortel !
   Dans la première pièce des Sirventes, dédiée aux Poètes
catalans, nous lisors ces beaux vers :
    « Dis Aup i Piréneu, è là man dins la man,
    Troubaire, aubouren dounc lou vièi parla rouman !
    Acô s' lou signe de f amiho.
    Ac6 s' lou sacramen qu'ils avi joun li fiéu.
    L'orne à la terro ! Acô 's lou fiéu,
    Que t'en lou nis dins la ramiho.