page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. lo3 « avait jeté ses biens et son corps et son âme,—pour « sauver du volcan la patrie en combustion,—lorsque, « pauvre, il demanda son pain, — les bourgeois et les « gros l'appelèrent mangeur, — et s'enfermèrent dans « leur bourg-, « Alors, se voyant seul dans sa calamité, dolent, il « gravit son calvaire... — Et quelques bonnes âmes, vers « la tombée du jour, entendirent un long- gémissement, « — et puis, dans les espaces, un cri suprême : — •m « Mais nul ne s'aveutura vers la cîme déserte. — Avec « les jeux fermés et les deux mains ouvertes, — dans un « silence g'rave il s'enveloppa donc ; — et, calme corn- e me sont les montagnes, — au milieu de sa gloire et de t « son infortune, — sans dire mot il expira. » Telle est cette Elégie si belle, si touchante, que la com- menter serait en ternir l'éclat majestueux et doxix ; il n'y a qu'à admirer, et à essuyer les larmes qui viennent aux yeux, à sa lecture. 0 Lamartine ! comme vous dûtes tres- saillir dans la tombe, à ces accents pleins de tendresse et d'ineffable pitié, qu'exhalait sur vous Mistral, ce grand poète que vous aimiez tant ! — ' Il y a de gracieux contrastes aux choses graves dan? les Iles d'or, d'abord, de belles chansons, surtout, l'Hym- ne au Soleil, dont l'astre roi peut être content; — VArté- sienne, charmante idylle. — La Tour de Barbentane — et la Reine Jeanne, avec leur couleur fort originale et leur saveur prime-sautière. . Dans les Bèves, que de ravissantes fantaisies ! Romanin — les Grillons — la Mante religieuse, des bijoux poéti- ques que je voudrais bien vous montrer ici ; il en est de même de la Belle d'août, du Mistral, du Miroir. Ah ! ce coquet miroir est-il assez gentil ! Nous avons remarqué de trés-intéressanis poèmes : Le