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lyO                     BIBLIOGRAPHIE,

  — « Ce titre, j ' e n conviens, peut sembler ambitieux,
«  mais on me pardonnera lorsqu'on saura que c'est le
«  nom de ce petit groupe d'îlots arides et rocheux que le
n  soleil dore sous la plage d'Hières. Et puis, à dire vrai,
«  les moments célestes dans lesquels l'amour, l'enthou-
«  siasme ou la douleur nous font poètes, ne sont-ils pas
«  les oasis, les îles d'or de l'existance? »
   Cette préface est un chef-d'œuvre ; elle ne peut man-
quer d'être admirée de tous, tant il y a de convenance
exquise dans ce récit touchant d'un glorieux poète, qui
trace, de son enfance, du souvenir de ses parents, de sa
maison natale, du paysage et des premières scènes toutes
patriarcales sur lesquelles ses jeunes regards se sont
reposés, des tableaux d'une telle douceur attendrie qu'elle
fait ressortir encore davantage son haut mérite, par un
relief sacré.
   Que ne puis-je vous citer tout entière cette introduction
de si bon goût! Mais vous la lirez, dans les Iles d'or! Il y
a quelques lignes cependant que je ne saurais passer sous
silence.
   Mistral parle :
    — « Des beaux chants provençaux que ma mère en
«   filant me chantait sans cesse : Le Pater des Calendes. —
«   Marie-Madeleine, la pauvre pécheresse. — La Porche-
«   ronne. — Le Mousse de Marseille. — La Belle Margoton.
«   — La Mariée honteuse — et l'Oiseau en cage :
          « J'aime mieux être oiseau des champs
                  « Qu'oiseau de volière.

  « Et tant d'autres chansons, complaintes ou sornettes
K qui bercèrent mon jeune âge d'un balancement de rêves
« et de poésie émue. Ma bonne mère les savait toutes, et
« le nom même de Mireille, c'est elle qui me l'apprit. »