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66                      LA PLACE DES

mettre cette dépense, qui le plus souvent les conduisait à
la ruine.
   Dussaulx (Passion du jeu, 2e partie, p. 220), partage cet-
te opinion, mais d'une manière un peuexagérée : «UnFran-
« eais, dit-il, plus recommandable par l'érudition que par
« le jugement          croit nos loteries modernes passable-
c ment justifiées. Ce galant homme, car il était de bonne
 e
« foi, et avait lu dans les proverbes de Salomon que les
« différents devaient se terminer par le sort, et là-dessus
« il s'écrie : Voilà la loterie, en termes positifs, la voilà ! »
   F.-Z. Collombet ( Revue du Lyonnais, \™ série, t. VI,
p. 348) me semble aussi sortir de la modération, quand il
donne un compte-rendu de la Dissertation de la loterie par
le P. Menestrier : « L'auteur y prend la défense de ces
< sortes de jeux, il ne veut cependant pas qu'on y admette
 (
« les pauvres, les domestiques et les enfants. C'était,en peu
« de mots, réfuter son livre, car le profit des loteries le plus
« clair et le plus net vient moins des riches que de la
« multitude ignorante. Cet ouvrage, où l'on trouve peu
n de jugement, est rempli d'une érudition mal dirigée.
« Il fut écrit à l'occasion de quelques loteries, faites à
« Lyon à l'occasion des pauvres, pour l'Hôtel-Dieu et la
« maison de Charité. »
   Il y a dans ces deux jugements un peu d'exagération,
mais il existe une opinion raisonnable, que l'on ne peut
combattre absolument. Au reste, cet exemple de la loterie
fut imité à Paris, l'année suivante, 1700, et l'on y ouvrit
une loterie royale de dix millions de livres, mais c'était
simplement un impôt royal et la bienfaisance n'y était pour
rien.
   La première loterie royale de France fut tirée à l'occasion
des fêtes célébrées par le mariage de Louis XIV, et en vertu
d'un arrêt rendu le i G janvier 1658 ; mais on sentit la né-