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TH1ERRUT 37 soins inutiles, la belle dame ne se laissa pas séduire et conserva sa liberté. En sorte que la toilette d'Alexis ne lui servit que chez les amis qu'il visitait quelquefois. Il dînait alors assez souvent chez Thierriat qui plaisantait sur ses pierres de taille et qui l'avait surnommé M. de Sainte-Image, nom qu'Alexis, charmé de l'à -propos, i n s - crivait lui-même sur ses belles cartes de visite. Comme il aimait beaucoup les jeunes gens, après la mort de Baile, jeune peintre de fleurs, son protégé, il se prit d'af- fection pour moi et insista bien des fois pour avoir plus souvent ma visite, me disant que j'avais tort de le n é - gliger. Ce charmant homme est mort presque aveugle à 86 ans, le 2 juillet 1872, deux ans après mon père. En 1870, lorsqu'il apprit la mort de son vieil ami Thierriat, il pleura comme un enfant, dans son lit. C'était un cœur simple, droit, honnête, inoftënsif. La grande affection de sa vie avait été sa bonne et digne mère • dont il avait entouré de soins la long'ue vieillesse. Lorsqu'elle mourut, s'il ne construisit pas lui-même son cercueil comme on l'a dit, il le tapissa du moins avec un soin pieux, le garnit d'un coussin, y déposa lui-même la chère morte, et lorsqu'elle fut partie pour sa dernière demeure, il revêtit de ses vêtements un mannequin qu'il assit dans son fauteuil et conserva longtemps dans son cabinet. Par son testament, il institua pour son héritier l'habile peintre de fleurs, M. Lays, et fit un legs de 3,000 francs aux Hôpitaux. M. Lays, qui lui a fait élever un mausolée, possède sans doute sur sa vie des documents qui lui permettraient de faire une biographie de cet homme de bien, plus complète que celle que fit M. le Directeur de la Bévue du Lyonnais, il y a trois ans. Je voudrais parler encore de Fonville, de Dardel, de