Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
34                        THIERR1AT

circulation des quais qui ont énormément perdu, le va-
carme de cette circulation qui pouvait se dégager sur les
rives des deux neuves s'est concentré dans ces deux
bruyantes artères pour le plus grand désagrément des
habitants. Le prix des locations a doublé, et cette augmen-
tation a été le signal de toutes les autres. Si la population
laborieuse et paisible, le petit négoce, les commis, les em-
ployés ont dû déserter le centre de la ville, la classe des
nomades, de tous les ouvriers qui se rattachent au bâtiment
et leur cortège, a reflué dans notre ville comme dans toutes
les grandes cités, et la véritable population municipale a
été noyée dans une population d'irresponsables qui fout
la loi.
   Si maintenant nous passons au côté artistique et pitto-
resque des vieilles demeures de nos pères, combien de
maisons d'un style vraiment remarquable ont disparu
sans qu'on ait daigné en conserver le ^souvenir pour l'ins-
truction de nos jeunes architectes ! Ils auraient vu, par
ces reproductions, que le goût consiste moins dans la
profusion et la banalité des ornements que dans leur
originalité et leur habile distribution. A quelques excep-
tions près, les décorations de nos nouvelles demeures
n'ont ni charme, ni travail, ni maturité. Nous excepterons
toutefois le monument de la Caisse d'Epargne où l'archi-
tecte, M. Charvet, a résolu le problème de faire grand
dans un petit espace. Ses profils ont de la vigueur, ce
qui manque généralement ailleurs. Il règne dans ce mo-
nument une simplicité qui n'exclut pas la richesse. Les
fenêtres sont sobrement décorées [mais bien distribuées.
La porte en est l'ornement principal ; les statues sont
justement admirées ; les montants de la porte sont riches
et fins tout à la fois. L'œil, en passant de la simplicité des
fenêtres à la richesse de cette porte, songe à l'épargne qui