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2G TIHEURIAT « sent pour vous déshonorer, Je vous donnerai, pour vo- « tre club, la grande salle de la Bourse, dans la cour « même. Vous pourrez facilement vous réunir tous les « soirs, car je la ferai disposer et éclairer régulièrement. « Seulement, les réunions devront se terminer à dix « heures, et vous m'aiderez à faire évacuer tout le « monde. Vous me donnerez donc des sentinelles pour « cette salle et pour les musées afin d'empêcher toute. « dégradation. » Le grand chef des Voraces serra la main de Thierriat, l'appela Citoyen Directeur, et consentit atout ce qu'il voulut. Et immédiatement je vis les Voraces dé- poser à terre le buste de la République qu'ils portaient en triomphe et qui n'était autre que le berger Paris dont le bonnet phrygien était peint en rouge. Ils s'agenouillè- rent en cercle, en notre présence, et murmurèrent une es- pèce de prière mystérieuse et inintelligible. Puis leur chef . mit sous les ordres de Thierriat un certain nombre de sen- tinelles, lui confia le buste de la République que Thier- riat fit placer dans le nouveau club, en ayant soin d'en faire confectionner un semblable pour le remplacer en cas d'accident, et toute la bande se retira satisfaite. Le club se réunit tout les soirs dans la salle de la Bourse ; les musées soigneusement purgés de tout ce qui rappelait la royauté déchue, s'ouvrirent au public, comme en temps or- dinaire, et jamais ces musées ne furent mieux gardés que par les Voraces, qui nous envoyaient tous les jours un poste spécial. On connaît les ravages et les actes de pilla- ges que subirent à la même époque les musées de Paris et surtout la galerie du Palais-Royal ; les nôtres restèrent intacts ; ce qui prouve que le peuple n'est pas sourd à la voix du patriotisme et de la raison, quand un homme courageux sait la lui faire entendre. L'éloge officiel de la conduite de Thierriat en \ 834 ne