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POÉSIE Sois toujours docile à la voix amie De ce conseiller que Dieu te donna, Ni l'or, ni les biens que le monde envie Ne rendent heureuse une triste vie Qu'un remords cuisant un seul jour troubla. Mais la conscience, alors qu'elle est pure, Fût-ce sous un chaume ouvert à tout vent. Met la joie au front qu'elle transfigure Et la paix au coeur qui sur Dieu s'assure Toujours plus avant. N'attends point de nous fortune et richesse, Ces biens sans espoir nous furent ravis ; Mais tu nous devras bonheur et sagesse Si, sur ces leçons te réglant sans cesse, Nos pressants conseils sont par toi suivis, Quand ta mère et moi sous la tombe noire Nous irons dormir, toi, nous survivant, Grave dans ton cœur notre simple his'toire Et de nos conseils garde la mémoire Toujours plus avant. Mais en attendant, âme ou Dieiffféveille Forme d'ange offerte aux yeux abusés, Comme cette fleur qui s'ouvre vermeille Au léger contact de la vive abeille, Epanouis-toi sous mille baisers. Charmé de ta grâce et de ton sourire Quand ta mère, Ada, te berce en rêvant, Mon cœur attendri se surprend à dire : Reste encor enfant Mais le temps soupire : Toujours en avant! J . - E t . BEA.UVERIE.