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 LE PAGE DD BARON DES ADRETS
                              SUITE (1).




    L'envoyé salua froidement et se tenant devant le lit.
 tendit un pli que le baron lut à voix basse avec une
attention mêlée de confusion et de respect.
    Voilà ce que contenait cette missive :
     « Nous apprenons des nouvelles qui nous causent;
 grande angoisse ; nous savons qu'en telles émotions il
 est difficile de se modérer, mais il y a des choses insup-
 portables dont nous sommes contraint de vous écrire
 plus âprement que nous ne voudrions. Ce n'esi pas un
 acte décent qu'un ministre tel que Jacques Ruffy se fasse
 soudart ou capitaine ; mais c'est beaucoup pis quand
 on quitte la chaire pour porter les armes. Le comble
 est de venir au gouverneur de la ville, le pistolet en
 main, et le menacer en se vantant de force et violence.
    Maintenant ces vieilles plaies nous ont été rafraîchies
quand nous avons appris que les rapines qu'on avait ti-
rées de l'église Saint-Jean ont été exposées en vente au
dernier offrant et dépêchées pour cent douze écus.
   Même qu'on a promis aux soldats de leur distribuer
à chacun sa portion. Or, combien qu'il soit tard d'y
remédier, cependant nous ne pouvons nous empêcher
de vous prier, au nom de Dieu, de vous repentir des
fautes passées, et surtout d'empêcher à l'avenir ces vo-

  (1) Voir les précédentes livraisons.