Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
  LE PAGE DU BARON DES ADRETS
                               SUITE (1).




    Les huguenots qui avaient surpris Lyon et qui tenaient
 la province immobile et soumise, grâce à un système
implacable de répression et de terreur, les huguenots
apprirent avec stupeur que leur chef était mourant dans
la haute forteresse de Pierre-Scize. Suivant la politique
de tous les temps, on cherchait à cacher au peuple et à
l'armée l'état réel de celui de qui les ordres émanaient ;
aussi les bruits les plus divers avaient-ils cours et les
espérances et la crainte commençaient-ils à passer d'un
camp à un autre. Tandis que les vainqueurs inquiets se
prenaient à redouter de sanglantes représailles, les vain-
cus se remuaient, actifs, se comptant, s'armant et ré-
pandant le bruit que si le terrible capitaine n'était pas
mort, il n'en valait guère mieux et que, dans tous les cas,
il n'en réchapperait pas. La joie des catholiques se tra-
duisait par une attitude moins réservée ei moins con-
trainte , l'anxiété des huguenots par moins de morgue
et de hauteur.
    Bientôt le bruit se répandit que, dans les montagnes,
l'étendard catholique reparaissait plus audacieux. Con-
duits par des chefs habiles, soulevés par un clergé zélé

  (1) Voir les précédentes livraisons.