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300                VIF.UX CHATEAUX DU LYONNAIS.

une colonne cylindrique couronnée d'un chapiteau sculpté.
Cette tour se termina par une flèche aiguë, construite en
pierre et en briques, dont les assises sont alternées sans
symétrie.
  L'abside, bâtie en encorbellement, nous fournit l'un des
exemples les plus anciens de ce mode de construction.
Celle de la chapelle du château de Landsberg, en Alsace,
citée par les archéologues, date seulement de la fin du
xiie siècle, et les chapelles du palais de justice de Grenoble
et de l'hôtel de Cluny, à Paris, ne sont pas antérieures au
xve siècle.
   La façade est bien postérieure à la construction primitive.
On attribue sa construction àGeoffroy de Balzac, seigneur
de Châtillon de 1489 à 1509. La riche ornementation de ses
deux portes, décorées de pinacles en application, de feuilles
frisées et "de moulures prismatiques, appartient bien en
effet au style ogival de la fin du xve siècle.
   A l'intérieur, la chapelle est divisée en deux étages par
un simple plancher. La chapelle inférieure adossée à la
montagne, du côtédu nord, avait autrefois sa porte ouverte
du côté méridional; cette porte d'une extrême simplicité
se compose de deux jambages sans moulures, avec linteau
renforcé au milieu et un arc de décharge au-dessus , forme
adoptée fréquemment, à cette époque, dans les églises de
nos provinces. Elle fut fermée lors de la construction delà
façade actuelle. Cette chapelle, qui était dédiée autrefois
à saint Barthélémy, servit d'église paroissiale auxhabitants
de Châtillon, jusqu'en 1722 (1), époque où Camille de Pra-
miral, seigneur du lieu, fit élever l'église du bourg, sous
le vocable de saint Camille. Elle n'est éclairée que par
trois baies romanes fort étroites, ménagées entre les arca-

   (1) Telle est la tradition locale, que confirme à cet égard l'existence
des anciens fonts baptismaux de la chapelle basse. Nous devons dire
cependant que, suivant Le Laboureur, la chapelle supérieure servait
autrefois d'église paroissiale, tandis (jue la chapelle inférieure était placée
sous le vocable de Notre-Dame (Mazures de l'hic Barbe, p, 659).