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336            LE PAGE DO BARON DES ADRETS.
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entraitdans cette vigoureuse période de la vie où tout est
illusion, enthousiasme, ardeur, où tout est croyance et
amour; on appelle cet âge heureux la jeunesse. Gabriel
était bouillant, mais honnête, courageux, mais rêveur,
fier de son nom et de sa race, mais studieux comme un
religieux de Saint-Benoît et si ce n'eût été Sa séduction
irrésistible delà trompette et du cliquetis des épées, nul
doute qu'il n'eût pâli sur les livres et les manuscrits,
au lieu de guerroyer comme un chevalier.
  La nouvelle de l'arrivée des huguenots était parve-
nue jusqu'à Ronno, mais le jeune seigneur de Pierrefitte
avait compté sur la force des remparts de Thizy et, pru-
dent comme si l'âge eût blanchi ses cheveux, il avait
attendu les événements pour exposer dans la mêlée la vie
des vassaux que le ciel lui avait confiés.
  A la vue du messager que Rébé lui envoie, à la lec-
ture de l'invitation pressante de son ami, Gabriel se
relève de toute sa grandeur ; il repousse les livres qui
couvraient sa table, roule ses parchemins, appelle ses
officiers, donne des ordres, et à son regard énergique et
brillant laisse voir que l'homme de la pensée a fait place
au combattant.
  Par ses soins, des émissaires sont chargés d'appeler
aux armes non seulement les vassaux de la montagne,
les feudataires tenus au service militaire, mais les alliés,
les amis, les catholiques du Forez et du Beaujolais qu'in-