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 4G                    LES BEAUX, ARTS A LYON.

teaux qui n'ont plus l'apparence monumentale des chapi-
teaux du treizième siècle, mais qui sont finement sculptés.
   La façade de Saint-Nizier était à peine commencée
lorsque éclata la violente réaction contre le style ogival.
Appelé à construire la porte centrale, Philibert Delorme
ne craignit pas d'y placer un portail en conque formé
de quatre colonnes doriques cannelées supportant un en-
tablement denticulaire qui est surmonté d'une coupole
hémisphérique. Le savant architecte était assuré que ses
contemporains l'absoudraient de cette innovation de style :
pour nous, malgré la brillante' réussite de cette coquille,
nous déplorons son importune incrustation dans la façade
d'une église ogivale [\ ). Peut-être Philibert Delorme est-
il cependant plus excusable qu'un autre parce qu'il s'est
posé en réformateur, et que la violence de la réforme
dut être proportionnée au despotisme qu'avait exercé l'art
ogival : n'oublions pas que telle était la puissance de
l'architecture ogivale que longtemps encore, même après
le triomphe définitif du style de la renaissance, on la
conserva pour les édifices religieux.
   L'église Saint-Nizier, dont la construction correspond
au développement de la vie civile à Lyon ne cherchait pas
à lutter seulement avec l'église élevée par le Chapitre de


   (1) Que de monuments ont été altérés par cette fâcheuse tendance-
 qu'ont les architectes, chargés de les restaurer, d'innover au lieu de se
 conformer au style de l'édifice! L'église de Saint-Paul est un des
monuments les plus cruellement éprouvés sous ce rapport : on y
trouve des souvenirs du douzième siècle, un clocher et des chapelles
du style ogival du quinzième siècle, une porte à fronton qui date du dix-
huitième siècle. La façade de Saint-Nizier présente le plus singulier con-
traste dans sa porte centrale et dans la petite porte à gauche où se multi-
plient les moulures prismatiques et les maigres filets saillants qu'a-
vait imaginés Fart ogival en décadence.