Revue du Lyonnais » série 3 - n°8 ( 1869 ) » pp.445

                       LES BEAUX-ARTS A LYON.                         445

lyonnaise de cette magnifique serrure exposée dans le
musée artistique (1), et du heurtoir en bronze, véritable
chef-d'Å“uvre de sculpture, dont M. Martin donne la des-
cription (2) : les autres ouvrages de ferronnerie, grilles,
balcons, heurtoirs qui ornaient nos anciennes maisons et
dont on a recueilli les dessins, sont d'une exécution assez
remarquable (3) pour qu'on puisse attribuer à des ouvriers
lyonnais cette serrure et ce heurtoir. Au reste, les modèles
italiens étaient assez répandus à Lyon ; et, bien que les an-
tiquaires collectionneurs prétendent avoir rencontré plu-
sieurs ouvrages de serrurerie signés par Caparra, le célè-
bre artiste (4) florentin qui a fait les lanternes et les serrures
du palais Strozzi, il faut se souvenir qu'à cette époque les
peintres les plus renommés en Italie composaient des des-
sins pour l'ornementation, et que ces dessins, grâce à l'im-
primerie et à la gravure, se répandaient partout.
   Combien l'émulation des ouvriers lyonnais devait-elle
être encore plus excitée par le contact des artistes italiens
qui répondirent à l'appel du cardinal d'Amboise et de
François Ier ! Ces artistes séjournaient volontiers à Lyon (5)

   (1) Elle a été recueillie par M.'Martin-Daussigny.
   (2) Recherches sur l'architecture, etc., planche V. Voir pour la fer-
ronnerie ce qui est dit page 3. — Ce heurtoir appartient maintenant à
M. de Chabrières.
   (3) Nous citerons l'imposte de la porte rue Lainerie, n° 2, la grille de
la porte rue Juiverie, n' 10, et, pour n'y plus revenir, les impostes
dans la rue Tramassac des n" 40 et 48, bien que ces travaux de fer-
ronnerie soient plus récents.
    (4! On dit même que Nicolo Caparra a habité Lyon : mais comment
admettre cette opinion quand Vasari lui ôte toute vraisemblance, « ne
volendo maipartirsi di Fiorenzaper offerte che egli fossero faite; in
quella visée e mori. » Voilà ce que Vasari raeonte de Caparra dans la vie
de Simone Cronaca, tome 11, p. 104.
    (5) Entre autres nous citerons Benvenuto Cellini : il était à Lyon
                                                             29