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ï>02 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. fort et les prés de Bellecour, les ingénieurs feront le tracé de la route entre le fort de Saint-Just et les débris des mai- sons bombardées près de la Saône. La nouvelle de ces projets si nouveaux et si utiles su répandit rapidement dans la cité ; aussi, le lendemain, quand une escouade de pionniers vint saper le vieux mur qui séparait les Jacobins des Célestins ; quand une large voie fut tracée à travers les jardins des deux monastères, la population entière vint-elle inspecter les travaux et s'intéresser à une entreprise qui mettait en communica- tion les quartiers populeux de l'hôpital et de la Grenelte avec les prés de Belîecour si aimés du public. Ce fut bien pis encore quand on vit des jalons plantés sur la colline de Fourvières, entre le palais dé Roanne et la forteresse de Saint-Just. Mettre la haute et la basse ville en rapports directs paraissait une si vaste améliora- tion pour la ville que les esprits irrilés furent sur le point de se calmer, et que les plus ardents ennemis du baron furent obligés de convenir qu'il avait une bonne et fé- conde idée. Ce nouveau but offert à sa vie, la satisfaction que tout travail utile entraîne après lui, la pensée si nouvelle que le peuple lui savait gré des ordres qu'il avait don- nés, hâtèrent le rétablissement du baron. Chaque jour, il descendait de son château de Pierre-Scize et, suivi de quelques officiers, il allait inspecter les travaux . Sa pré- sence encourageait les travailleurs , ses conseils redres- saient l'œuvre des ingénieurs , et le populaire , varia- ble dans tous les temps, commençait à donner des mar- ques de sympathie quand le redoutable généra! passait